lundi, juin 01, 2009

RETOUR SUR LA GRELE DU 13 MAI 2009 JOURNAL SUD-OUEST

photo prise sur l'appelation SAINT-EMILION
13 MAI 2009 à 4H10 DU MATIN
19 000 hectares touchés
VIOLENT ORAGE DE GRELE ET UNE IMPORTANTE QUANTITE D'EAU AVEC DE VIOLENTES RAFALES DE VENT

ARTICLE DU JOURNAL SUD OUEST DU 14.05.2009
La vigne hachée par la grêle
Saint-Emilion : le vignoble meurtri De mémoire de vignerons chenus, jamais un tel déluge ne s'était abattu sur une partie du vignoble de Saint-Émilion à cette époque. Il y a bien l'année 1999 dans les mémoires, mais la grêle avait frappé au moment des vendanges. 1965, se souvient Jacques Bertrand, propriétaire du château Carteau (saint-émilion grand cru), mais là encore c'était en septembre. Pas en mai. Le temps fait vraiment ce qu'il lui plaît. « Ce sont les risques du métier », philosophe ce dernier.C'est à 4 heures, hier matin, que le ciel a tiré son rideau de grêlons sur le paysage. La pluie et le vent violent soufflaient sur un axe sud-ouest/sud-est, de Génissac en remontant vers Puisseguin sur une bande large de trois ou quatre kilomètres entre Vignonnet, Saint-Laurent-des-Combes, Saint-Étienne-de-Lisse et Saint-Émilion. Un couloir dont le courant d'air et de grêlons n'a pas eu les mêmes effets sur toutes les parcelles.4 000 hectares touchésAinsi à Franc Pipeau, autre château de la famille Bertrand, comme à château Pipeau (grand cru classé), c'est la désolation : feuilles hachées, astes brisés en pleine croissance, la végétation baisse la tête, asservie par la nature. Même les carassonnes portent les stigmates de la violence des impacts.« Oui, du jamais vu », confirme Jacques Capdemourlin (château Balestard-La-Tonnelle, saint-émilion grand cru classé) qui vit là, sur le plateau, depuis 1964. Lui aussi, a été réveillé à 4 heures du matin. « Je suis descendu dans la cuisine, de l'eau passait sous la porte. C'était très violent et le temps nous a paru long. Certains grêlons avaient la dimension de deux billes. » Jean Trias, responsable technique du château Sansonnet (grand cru) en tient une masse compacte dans ses mains, témoignant de la charge de l'intempérie.Selon le Conseil des vins de Saint-Émilion 4 000 des 5 500 hectares du vignoble auraient été touchés. Certains à 100 % d'autres moins. Habituellement, les orages ne frappent pas les pieds du tertre de Daugay, l'étrave de la précieuse colline sur laquelle les tempêtes se fendent généralement, d'un côté vers l'ouest, Montagne et la vallée de l'Isle, de l'autre à l'est vers la vallée de la Dordogne.« Certains ont perdu cette récolte, mais qu'en sera-t-il de la suivante ? », s'interroge Jacques Bertrand.Calamité agricole ?Jusqu'à Saint-Etienne-de-Lisse les dégâts sont importants, mais il va falloir attendre quelques jours encore pour vraiment mesurer les conséquences du sinistre. « C'est comme un bleu sur la peau », explique Alain Moueix (château Fonroque, grand cru classé).
À Puisseguin, au lieu-dit Fayan, Damien Mounet (château Yearling wine Spirit, puisseguin-saint-émilion) a vu tomber 18 ml d'eau en un quart d'heure. Son vignoble n'a pas trop souffert. Seule réponse à cette calamité : traiter rapidement pour cicatriser les blessures et reprendre le travail.Hier, Bernard Lauret, maire de Saint-émilion, envisageait de lancer une procédure de calamité agricole. Car la plupart des viticulteurs ne sont pas assurés contre la grêle.Auteur : alain MONTANGON